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De retour en Belgique…

C’est quand même quelque chose…Boarf, pas tant la nostalgie, puis j’étais trop jeune pour m’intéresser à ce genre de choses…mais…

Que je serai grand, tu les laisseras...casser ma gueule de PD ?

Quand je serai grande, tu les laisseras...me traiter de sale pute ?

Je sais pas pour vous, mais moi, en voyant ça à la sortie d’un supermarché, au lieu d’une pub pour un truc, je sais pas…une bouffée d’air frais, sans doute…Très frais, vu le climat…
En faisant ce post, j’ai regardé la photo de la petite fille et j’ai eu la gorge très serrée. Pareil pour le gamin, même s’il a vraiment l’air con et qu’il a une chemise horrible.
Je regrette de ne pas avoir vu celle contre le racisme affichée.

Ce n’est pas tout. Non seulement les radios belges sont, musicalement, nettement plus appréciables que les françaises (et d’une meilleure qualité, mais bon, ils ont un tout petit pays, aussi, et la pluie est pour eux la condition normale de la vie…), mais en plus, les deux principaux sujets de communication étaient remarquables :

– Le Maire d’Anvers, et ses déboires avec les chambres bilingues/unilingues qui conditionnaient son élection, ou un truc comme ça. Incompréhensible, c’est de la politique belge...
– Les violences conjugales ! Oui, vous avez bien entendu. Des campagnes contre la violence conjugale, à la radio, à la place de pubs !

Campagne d’images, plus actions pour libérer la parole. Ça fait plaisir.

Comme j’aime bien pinallier, j’aimerais faire quelques remarques.
La fille qui pose contre le sexisme a un vêtement rose. Des pincettes roses dans les cheveux. Des lèvres roses. Un visage rose. Combo Kirby.

Plus profondément, sur le concept d’homophobie…j’avoue ne pas avoir vraiment étudié le problème, mais je me pose une question : parler d’homosexualité, en soi, n’est-ce pas de l’hétérocentrisme ?J’aime à songer qu’il n’existe pas d’« homos » ou d’« hétéros ». Que les gens sont soit attirés par les hommes, soit attirés par les femmes, (soit attirés par des trans, aussi, ou des trav, ou par des enfants – tout problématique que ce soit -, ou par des personnes plus ou moins âgées, ou par des noir(e)s, ou par des asiatiques, ou par des caucasien(ne)s, ou par des obèses, ou par la pratique anale, ou de la violence sexuelle, ou de la masturbation devant un porno, ou du jeu de rôles SM, ou de l’exhibition solitaire ou partagée, etc…). Ou encore, attiré par deux sexes (bissexualité), ou par des personnes (pansexualité).
Bref, que la sexualité est une question de corps, de personnes et de pratiques avant tout, et que les étiquettes qu’on colle là-dessus glorifient une sexualité dite « normale », « naturelle[ment indispensable pour la surpopulation reproduction] » (c’est-à-dire hétéronormée), et tolèrent certaines déviances qu’on n’ose plus nommer perversions (homosexualité), tout en interdisant d’autres (exemple : nécrophilie), et en en ignorant certaines (comme la sexualité de l’enfant, qui à mon avis, est puissamment niée).
Sans rien affirmer, je pars de cette vision de choses pour poser la question : l’usage du mot « homophobie » est-il hétéronormatif, et par là, dans une certaine mesure, homophobe ?
Oui, je sais, il y a des gouffres que je n’ai pas explorés dans cette question, mais c’est un sentiment que j’ai.

Troisième point de pinaillement : les enfants. Les petits neeeenfaaaants !
Si cette affiche joue sur le pathos, elle joue aussi sur l’idée que ces enfants sont innocents, qu’ils ne méritent pas ces insultes, ces violences, qui leur arriveront.
Je reparlerai sans doute de la notion de « mériter » une autre fois ; mais l’enfant innocent ? Sa Majesté des Mouches, la grande fierté de notre Nation, n’est en rien, comme le croyait Rousseau, vierge de tout endoctrinement, de tout crime. Ces enfants ont le sang d’animaux sur les mains, et ils restent enfants tant qu’ils consomment de la viande ; ces enfants commettent tous les jours des injustices les uns envers les autres, et ils restent enfants tant qu’ils n’arrivent pas à (non pas contrôler, canaliser, mais à) anihiler leurs pulsions et désirs égoïstes (ce que je ne crois pas, personnellement, avoir réussi à faire…) Ces enfants se traitent de PD, de sale pute, tous les jours, sans savoir ce que ça veut dire, ou plutôt, sans y songer quand ils le disent (beaucoup de jurons sont ainsi désémantisé : qui n’a jamais dit « putain », « gros lard », « connard », « enculé », « chieur », sans même penser à d’où venaient ces mots ?) – et même adultes, les trois quarts du temps, ils le feront. Ces enfants veulent devenir une chanteuse riche et célèbre, un cosmonaute qui repousse les frontières, une maman, un sportif, un banquier – et encore adultes, quand prennent-ils conscience que leurs propres désirs étaient dès le départ déterminés, génrés, égoïstes, capitalistes – et qu’ils déterminent à leur tour ceux des enfants ?
Les enfants ne sont pas innocents. Ce « quand je serai grande », ce sourire du « Maintenant, je suis mignon, après ce sera la merde », « Je n’ai pas idée de ce qui m’attend » ; cette période de l’enfance heureuse…quand il n’y a rien d’aussi conservateur que l’enfant (à part ceux qui retombent en enfance, mais là, je parle avec la verve de mon âge)…